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« L’Emploi et la Covid-19 à Madagascar »

 Situations aux mois d’août et de novembre 2020
 

Ce mardi 12 janvier 2021 à 11h00, le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF), à travers l’Institut National de la Statistique (INSTAT), et l’Organisation internationale du Travail (OIT) organisent une conférence de presse sur l’« Emploi et la Covid-19 à Madagascar ». En effet, une Enquête à Haute Fréquence par Téléphone auprès des Ménages (EHFTM) a été menée par l’INSTAT en collaboration avec l’OIT en août et en novembre 2020. L’objectif de cette enquête est de dresser un état des lieux de la situation de l’Emploi à Madagascar en temps de Covid-19.

L’échantillon de l’enquête est composé respectivement de 1 580 ménages urbains et ruraux pour celle du mois d’août et 1 367 ménages urbains et ruraux pour celle de novembre. Le module « Emploi » du questionnaire utilisé a permis de collecter des informations sur l’emploi auprès de 4 750 individus en âge de travailler (15 ans ou plus) en août contre 3 955 individus en âge de travailler (15 ans ou plus) en novembre.

Les points saillants de l’EHFTM du mois d’août et de novembre sont les suivants :

  • La crise sanitaire a provoqué des pertes d’emplois sur l’ensemble des branches de l’économie à l’exception du secteur primaire dont l’Agriculture qui est quasiment épargnée. 
  • Un taux de perte d’emplois de l’ordre de 0,3 % est enregistré par le pays en novembre 2020 contre 4,4 % au mois d’août et 7,7 % en juin 2020. La diminution considérable du taux en novembre s’explique par la mise en place de nouvelles mesures d’allègement appliquées par le Gouvernement à partir du 19 octobre 2020 (annulation de la mise en vigueur du couvrefeu sur l’ensemble du territoire, ouverture des transports des zones régionales et nationales…) suite à l’amélioration de la situation sanitaire dans le pays.
  • En août, les professions dans la branche des loisirs, des arts et du spectacle ainsi que celle de la Restauration et de l’Hébergement, intimement lié au tourisme, sont les plus en proie aux pertes d’emplois avec un taux de perte d’emploi respectif de 39,5% et de 28,3%. En novembre, les activités scientifiques et techniques ainsi que les professions dans la branche de la Restauration et de l’Hébergement sont les deux branches d’activités enregistrant les plus forts taux de perte d’emplois (respectivement 2,9% et 2,7%).
  • Globalement, 48,4 % des unités de production familiales ont vu leurs chiffres d’affaires diminuer en novembre contre en 63,4% en août. Cette diminution des chiffres d’affaires est liée essentiellement à une perte de clientèle durant la pandémie.
  • Pour les périodes de l’enquête, le taux de perte d’emplois reste plus accentué en milieu urbain (8,5% en août et 0,9 % en novembre) qu’en milieu rural (3,2% en août et 0,1 % en novembre).
  • Les employés du secteur formel, plus respectueux des mesures sanitaires appliquées, sont plus en proie à la perte d’emploi durant la période.
  • Les pertes d’emploi affectent dans une même mesure les femmes (4,5%) et les hommes (4,4%) en août 2020.
  • 33,8% des ménages ont vu leurs revenus diminués en novembre contre 65,4% au mois d’août.
  • Malgré le fait que la majorité des enquêtés reconnaisse l’importance des mesures de confinement, la situation de précarité dans laquelle se trouve les ménages les oblige à sortir travailler malgré tout.
  • Le sousemploi dans laquelle se trouvait Madagascar avant la pandémie est fortement amplifié par la crise sanitaire.
  • Le secteur informel a également subi les impacts négatifs de cette crise à travers la baisse d’heures travaillées engendrant une baisse des revenus. Cette situation a fragilisé davantage les travailleurs dans ce secteur qui se trouvent dans des conditions de travail précaires.
  • Malgré une « relative » reprise des activités économiques et donc un retour à l’emploi au mois de novembre, la précarité des emplois caractérise une fois de plus les conditions de travail dans lesquelles les travailleurs sont confrontés. En effet, plus de 9 travailleurs sur 10 ne jouissent pas des régimes de protection sociale dans leurs emplois.

Au vu de ces résultats, l’Emploi doit être au centre de la politique de relance économique post-Covid afin que les effets négatifs de cette crise ne bouleversent l’économie malagasy à long terme pour se conformer à l’axe 6 de la Velirano du Président de la République. La crise sanitaire de la Covid-19 remet une fois de plus sur le devant de la scène l’importance la promotion de la justice sociale et du travail décent afin de contrebalancer l’ensemble des difficultés que subissent les travailleurs en temps de crise. Les responsables politiques devront poursuivre le soutien apporté à l’emploi et aux revenus dans les mois qui viennent et bien au-delà de 2021 afin d’affronter les défis majeurs que pose la crise de la Covid-19. 

 

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